– Bon je ne veux pas être désagréable de prime abord, mais si c’est encore pour me parler de ton manteau Hortensia, tu n’as pas l’impression que ça tourne à l’obsession ?
– Bah c’est qu’il y a encore matière à réflexion, tiens !
– Ah bon ?
– Oui le col…
– Allez vas-y raconte-la ton histoire de col
– Alors voilà… il doit être tricoté en continuité des bandes de boutonnages mais sans l’assembler au fur et à mesure cette fois. On fait un certain nombre d’augmentations pour le former… tout ça se passe bien.
– Tant mieux…
– Puis, en théorie ,on rabat quand atteint la bonne longueur pour être au milieu du dos. Et les instructions continuent avec « assembler les bords des demi-cols, en inversant le sens de la couture à mi-hauteur (pour le repli du col) ».
– Bah, je n’y vois rien de bien terrible
– En effet, sauf que je n’ai pas eu envie d’une couture apparente mais d’un graphting qui lui, ne laisse rien paraître et hop pas de problème de sens de couture dans le repli.
– Bah, toujours rien de bien terrible
– En effet, sauf que le graphting en point de riz, personne ne t’en parle. J’ai pourtant déjà même fait du graphting de brioche bi-colore mais là, je ne savais pas…D’abord endroit ou envers ? Glisser endroit ou envers… ????
– Ah, alors t’as fait comment ?
– Ben j’ai fait plusieurs échantillons. J’ai glissé l’aiguille d’abord dans un sens ou dans l’autre cherchant un rendu invisible comme pour du jersey mais je n’ai jamais trouvé une combinaison pour l’obtenir. J’ai finalement procédé de façon à avoir quelque chose de régulier et assez esthétique pour me convenir. A défaut d’être invisible, au moins il n’y a pas de surépaisseur de couture ni d’un côté ni de l’autre et cela donne une finition très nette.
– Ah oui, c’est pas mal.
– Mais si tu connais quelqu’un qui a vraiment la solution du graphting du point de riz..
– Oui, oui, lançons la question à l’assemblée, …
– Voilà, merci…
– Et donc, ce manteau, au final ?
– J’en suis plutôt contente. C’est une belle pièce, il m’a valu déjà quelques compliments. Tout ce rouge, est très tape-à-l’oeil. Avant d’arriver à hauteur des motifs de fleurs, il faisait même un peu « mère-Noël » mais j’aime !
– Bon, pour un manteau, je trouve que les manches sont un peu étroites. J’avais pourtant fait mon échantillon puisqu’il ne s’agit pas du fil préconisé. Je ne sais pas si je suis hors dimensions, cette largeur n’est pas précisée sur le modèle. Mais cette laine convient très bien pour le jacquard, comme toute laine pas trop lisse, en fait.
– Il a été long à faire, non ?
– Oui et non. Je l’ai commencé le 22 janvier et terminé le 12 juin. Mais, comme je l’ai déjà détaillé précédemment, l’intarsia n’a pas posé problème et ne justifie pas que cela ait duré aussi longtemps.
Seulement, chaque fois que je faisais face à une difficulté, j’avais tendance à le laisser à l’abandon pendant un certain temps…jusqu’à retrouver une impulsion positive. J’ai l’impression que j’ai passé plus de temps à me demander comment j’allais faire la prochaine étape qu’à le tricoter.
– Au bout du compte, c’est bien de ne pas s’être laissé décourager.
– A vrai dire, je le laissais traîner bien en évidence et c’est le ras-le-bol de le voir ainsi qui m’a motivée. Hm…hm…
– Oh, peu importe la source de motivation, tu te connais bien, si tu as fait comme ça c’est que c’est ce qu’il fallait faire…
– Et oui…je suis malgré tout assez fière d’en être arrivée à bout. Il y a toujours des leçons à tirer dans les difficultés. Et je suis contente que ça n’encombre plus la table de salon mais tu penses bien qu’un autre a pris le relais
– Je n’en doute pas. On se revoit un de ces quatre pour parler d’autre chose cette fois?
– Exactement. A bientôt.