De toute évidence, réaliser de vos mains une pièce pour l’offrir à quelqu’un est faire preuve de générosité, d’attention, d’amour, de tendresse… que sais-je encore. C’est du don de soi, c’est tellement beau, c’est irréprochable.
Qu’en est-il alors si vous destinez à vous-même l’objet de votre travail manuel ? Est-ce de l’égoïsme ?
Et bien non, selon moi.
Je dois dire que je tricote principalement pour moi, vous pensez bien que je ne vais pas me targuer d’une aussi peu flatteuse qualité ? n’hésitez pas à poursuivre la lecture de cet article mais autant savoir qu’il est nettement tendancieux .
Et si on essayait de répondre à la question par d’autres questions…
Un comportement égoïste suppose que l’activité se fait au détriment des autres. Alors, dites-moi… quand vous tricotez un beau gilet pour vous avec ce superbe fil qui vous faisait de l’œil depuis un moment, cela se fait au détriment de quoi, de qui ?
Vous ne vous occupez plus de vos proches ? Vous n’avez plus pour eux ni soutien, ni attention à leur apporter ?
« Pourquoi tu pleures, choupinette ? les autres ont été méchants à l’école ? Console-toi sur ta console, je n’ai pas le temps de lâcher mes aiguilles pour un câlin, sinon je vais avoir froid cet hiver. »
Vous ne leur offrez plus rien ?
« Mais non mon grand, je n’ai pas de cadeau pour ton anniversaire, mais en ce moment, tu sais, je tricote pour moi… quoi ? de toute façon tu préfères les lego ? ah bon, je n’y avais pas pensé !? »
Vous ne gérez plus les tâches ménagères, les repas ?
« Quoi mon poussin ? t’as faim ? mange ta main et garde l’autre pour demain, je termine une manche de MON gilet… »
Vous en oubliez l’agenda ?
« Allo… euh… comment ça les enfants attendent sous le préau ? personne n’est venu les chercher???! »
Vos proches s’en trouvent démunis ?
« Tu n’as plus rien à te mettre, chérie ? ben ouais, c’est normal, ce mois-ci ce qu’il y a sur mes aiguilles est pour moi »
Le tricot est un hobby, par conséquent, on le fait pour notre plaisir et on y consacre du temps, faut-il alors compenser tout ce « temps passé à nourrir notre individualisme »? Se racheter une bonne conscience en faisant profiter à quelqu’un d’autre le fruit de notre passion ? Serait-ce moins égoïste d’offrir ce gilet à la grande et de s’en acheter un prêt-à-porter ?
D’autres hobby comme le sport, le chant ou la lecture ne « produisent » absolument rien de matériel, s’interroge-t-on parfois sur l’hypertrophie de l’égo de celui qui s’y adonne ?
J’ai fini mon interrogatoire, je termine sur mon réquisitoire.
Je plaide la légitime fierté et revendique donc l’irrépréhensibilité morale inconditionnelle du tricot pour soi.
A vous de (vous) juger maintenant…
Je ne juge pas, j’adore!
Alors, disons que sans jugement, on est dans le même camp 😉
Complètement d’accord. On peut très bien s’occuper de soi et en même temps des autres. Question d’organisation. …
Voilà… et idéalement pouvoir le faire sans une once de culpabilité!
S’octroyer du temps pour soi à tricoter ne fera que améliorer notre bonne humeur et notre bien-être…. Ce bien-être nous mettra de bonne humeur et rejaillira tôt ou tard sur nos proches.
Donc, indirectement toute la famille en profitera.
Nous sommes sur la même longueur d’onde 😉