Se fixer une échéance pour un tricot, est-ce une bonne idée ?
Ma Bonne-maman ne tricotait que pour offrir au nouvel an et s’imposait par là le respect d’un objectif annuel. Programme maintes fois éprouvé, il n’empêche que cet impératif auto et librement infligé fut parfois un peu lourd.
Le tricot avec échéance n’est pas tout à fait un tricot comme les autres.
Pour la plupart d’entre nous, le tricot est récréatif, pas de contrat, pas de planning, pas d’impératif. Et pourtant les raisons ne manquent pas de se fixer une échéance : un cadeau de naissance, une pièce que l’on veut porter à une occasion particulière, un gilet à mettre dans la valise du prochain voyage, un présent pour un anniversaire ou une fête…
Si ça peut être occasionnellement stimulant pour terminer quelque chose, je me demande si ça n’a pas aussi souvent l’effet contraire… Et voilà ! Une partie du plaisir de l’exécution s’évapore dans l’aventure. Simplement parce que « on doit » le faire et des « on doit » on en a déjà tellement sur une journée et sur une semaine!
Ceci dit, il y a délais et délais… idéalement ils seront réalistes et laisseront une marge suffisante pour ne pas laisser s’installer pression et frustration, voire tendinite.
Bien sûr si la vitesse devient un élément crucial, vous pouvez accélérer l’aboutissement. Tout d’abord, vous renoncez à tout autre divertissement, et puis, vous vous installez de manière à éviter les distractions et les risques d’erreur : vous vous isolez, vous éloignez téléphone et télécommande et vous vous abstenez d’un petit verre de vin…
Ou alors vous avancez à votre rythme
motivé uniquement par le plaisir de tricoter juste par envie.
Quand vous tricotez pour des enfants, ça ne peut évidemment pas s’éterniser parce qu’ils grandissent. Dans les autres cas, un tricot fait main est quand même confectionné dans une optique de durée. Donc peu importe s’il est fini pour cet hiver ou le prochain, non ?
Mais finalement si le délai vous paraît un peu serré, vous pouvez toujours envisager un projet moins ambitieux, plus facile ou plus rapide à réaliser.
Ma Bonne-maman, elle, a réitéré année après année toujours aussi motivée, mais avec l’âge et le nombre croissant de petits-enfants, elle a fini par écourter la liste en ne réalisant plus les pulls pour les hommes.
Allez, je vous laisse, j’ai quatre gilets, deux pulls, deux châles, deux écharpes, un bonnet et un poncho à terminer… avant la Saint Glinglin !
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